Nafaso est d’abord né d’un constat

Un constat que nous sommes de plus en plus nombreux à partager : notre modèle économique nous amène droit dans le mur. Il encourage une course à la consommation, une course complètement folle qui ne prend pas en compte les immenses effets collatéraux qu’il engendre : inégalités Nord / Sud, migrations économiques, surproductions, gaspillage, déferlements publicitaires, exclusion des plus fragiles, pollution, surexploitation de notre écosystème, exploitation abusive de nos données personnelles… Et c’est l’essence même de notre modèle économique qui nous mène vers de telles aberrations sociales et écologiques.  Si le consommateur a le pouvoir de changer la donne, il ne peut cependant pas tout faire tout seul…c’est un peu David contre Goliath.

Mais alors quelle(s) solution(s) face à cela ? Est-il possible de réinventer notre modèle ? En 2005, une idée a commencé à germer en moi. Une idée de système qui permettrait de faire en sorte que la rentabilité des entreprises dépende aussi de leurs externalités, c’est-à-dire les impacts positifs et négatifs que ces dernières engendrent. Plus le temps passait, plus l’intérêt de ce modèle se révélait à mes yeux. Le nom de ce nouveau modèle – qui coule de source – est apparu plus tard : l’Externalisme.

Le début d’une aventure

J’étais sur un grand nombre d’autres projets à l’époque, mais le temps était venu de faire le premier pas, et c’est seulement en 2018 que je me suis décidé à me lancer dans cette aventure. Ce modèle, il fallait le challenger, il fallait le mettre sur papier, le malmener pour comprendre ses limites, et surtout, il fallait trouver les personnes qui souhaiteraient le faire grandir.  

Puis j’ai rencontré Stéphanie Josnin, une juriste française passionnée du Liban. Je lui ai parlé d’un projet fou, flou, très ambitieux, et nos personnalités et nos parcours respectifs se sont avérés très complémentaires. Une collaboration intense et très riche a ainsi vu le jour. Stéphanie est la première personne qui s’est complètement immergée dans le projet, et nous avons rapidement décidé de créer une structure apolitique et open source. Plus généralement, l’Externalisme revêtirait une forme totalement différente si elle n’avait pas été là.

Nous sommes partis challenger le modèle, à la recherche d’une communauté pour soutenir le projet. C’est à travers ces premiers échanges informels, avec des personnes venant de tous horizons, que les premiers fruits ont commencé à voir le jour. Ce sont ainsi des agriculteurs, producteurs, cadres, micro-entrepreneurs, artisans, chercheurs, avocats, ingénieurs, économistes, salariés d’entreprises de divers domaines et de divers pays qui nous ont rejoint et qui ont pu nous partager leurs critiques afin de parfaire le projet et le pousser encore plus loin… 

Le projet naissant, balbutiant, a ainsi peu à peu grandi pour donner naissance à quelque chose de réel et de concret. Cela nous donne la certitude que des solutions pérennes et responsables peuvent voir le jour, redonnant de belles perspectives pour l’aujourd’hui, mais aussi pour l’avenir, qui sera le présent des générations futures.

Pourquoi une association ?

Nafaso est une association qui se définit comme étant un laboratoire économique bienveillant, souhaitant développer et tester le modèle économique qu’elle a créé : l’Externalisme. Nous aurions pu en soi monter d’autres types de structures, mais nous sommes arrivés assez rapidement à la conclusion que l’association était la meilleure façon de faire. Le premier objectif de Nafaso a été de rassembler une communauté autour de ce projet (communauté qui continue de grandir aujourd’hui en France et à l’international), et le second, celui d’encourager des territoires à adopter le modèle pour que les entreprises à l’intérieur puissent bénéficier de l’Externalisme. 

Le statut d’association loi 1901 nous permet juridiquement de faire tout cela à la fois. Nous ne voulions pas faire de grandes théories ni écrire de gros bouquins sans confronter notre modèle au réel. Nous avons la volonté de travailler le théorique tout en le confrontant instantanément au réel. Nous avons donc à la fois une matrice théorique, que nous continuons à enrichir, et une implantation sur le terrain dont les retours d’expérience viennent alimenter la théorie. Notre premier territoire à bénéficier du modèle a ainsi vu le jour avec la ferme de Mérifons, dans l’Hérault en janvier 2019, et les premiers fruits de l’Externalisme sont là, pour notre plus grande joie. 

D’où vient son nom ? 

À l’origine, ce projet devait naître au Burkina Faso… BurkiNA FASO… Nafaso… Ce nom était à la fois facile à prononcer et à retenir, et il prenait tout son sens par son implantation géographique. Seulement, au fur et à mesure que le projet avançait, nous nous sommes rendu compte que pour véritablement déployer ce modèle et en sortir un maximum de fruits dans les pays émergents, il nous fallait d’abord le tester et le promouvoir en France.  

Pourquoi ne pas avoir changé de nom alors ? Tout simplement parce qu’un de nos adhérents nous a fait remarquer au cours d’une rencontre que Nafaso voulait également dire « le souffle » en arabe. Étant amoureux de la Syrie (pays dont je parlais souvent sur la petite chaîne Youtube de géopolitique que j’alimentais à l’époque), et Stéphanie JOSNIN – la Secrétaire Général & Cofondatrice de Nafaso – étant pour sa part amoureuse du Liban, nous nous sommes dit qu’il s’agissait-là d’un beau clin d’oeil. 

Nafaso a bien vocation à porter un nouveau souffle, dynamique, vertueux, qui saura, nous l‘espérons, regonfler les voiles de la solidarité et de la bienveillance, pour une société et une économie plus justes et plus responsables.

Et son logo ?

En développant ce modèle, nous avons réfléchi aux leviers qui pourraient décupler son impact sur notre monde. Nous est alors venue la symbolique des ondes : si la goutte au centre est assez puissante, elle génère des cercles concentriques dont le diamètre s’élargit vigoureusement. Il en est de même avec les démarches vertueuses : chacune en appelle une autre et génère des résultats qui, rapidement, la dépassent.