Je suis entré en contact avec Patrice en mars 2018. Je m’en souviens bien, c’était à Paris, dans au bar de la place Monge, en début de soirée. La discussion a duré près de 3h. J’avais entendu parler du projet Nafaso par un ami, Louis-Marie, qui avait tenté de m’expliquer le concept d’Externalisme. Il n’avait pas l’air d’avoir tout compris et, par conséquent, moi non plus, mais nous en sommes tous les deux arrivés à la conclusion que c’était à creuser.

En effet, je connaissais le concept d’externalité en économie, et celui d’externalisation, mais l’Externalisme…non. D’autre part, la façon dont Louis-Marie m’avait décrit les membres de l’association, les discussions et l’ambiance de la rencontre a attisé en moi une certaine curiosité. Je suis tout de suite allé sur le site internet, et j’ai pu regarder la première vidéo de Patrice. Cela m’a beaucoup plus. Je me suis donc débrouillé pour le rencontrer rapidement. L’échange a été riche, et nous avons pu partager des aspirations communes. Ensuite, j’ai pu rencontrer Stéphanie et Patrice ensemble, fin mars, dans un bar près de la Porte de Vincennes. Nous avons pu échanger de manière plus précise, en particulier sur un domaine qui me tient à cœur : le territoire.

Architecte-urbaniste de formation, je m’intéresse particulièrement au lien entre économie et territoire, autrement dit au lien entre organisation économique et organisation spatiale. Notre territoire a été profondément bouleversé ces trente dernières années, avec la “globalisation” et son phénomène de “métropolisation” mal contrôlée, qui a entraîné un abandon des territoires ruraux au profit des grandes métropoles. Le philosophe anglais David Goodheart évoque la fracture sociale entre les gens qui sont bien partout (global) et les gens qui sont bien quelque part (local). Nous payons aujourd’hui les conséquences de cette fracture sociale, qui se retrouve dans le territoire, avec des conséquences environnementales catastrophiques : l’urbanisation actuelle continue de consommer la superficie d’un département tous les 7 ans, avec un résultat esthétique peu satisfaisant. Cet aménagement du territoire n’est que la conséquence d’un système économique déterritorialisé, où le “local” et le “global” ne font pas bon ménage.

Je crois que le passage à une “économie circulaire”, que permettrait le modèle de l’Externalisme proposé par Nafaso, est le meilleur moyen de redécouvrir et remettre en valeur le local, sans pour autant l’opposer au “global”. De ce point de vue, la soirée du 8 décembre était pour moi très intéressante car elle a réuni à Paris des personnes d’horizons très différents, venant tantôt de la campagne profonde française, de Paris ou de l’international, dans une ambiance conviviale, pour découvrir en avant première le projet pilote engagé sur la commune de Mérifons.

Aussi, pour avoir suivi l’association depuis bientôt un an, je vois le projet se concrétiser, les convictions se renforcer et naturellement l’équipe grandir. C’est plutôt enthousiasmant. Il ne reste plus qu’à continuer dans cette voie !

Charles de Geofroy